Tourisme

Histoire d’Aumale

 AUMALE, autrefois appelé Alba Marla, qui veut dire Marne Blanche. Cette marne étant abondante dans le sol de notre région. Au fil des ans, le nom se transforma en Aubemalle, Aumalle et enfin AUMALE. Du Xe au XIIIe siècle, AUMALE et son comté appartenaient au Duc de NORMANDIE.

Ont également traversé l’histoire, les communautés religieuses, à commencer par les Bénédictins de Saint Lucien de Beauvais, qui édifièrent au XIe siècle le prieuré qui devint au XIIe siècle l’Abbaye Saint Martin d’Auchy. La tour de l’abbaye d’Auchy est encore le témoignage de cette présence. Au XIIe siècle, Philippe Auguste dans le conflit qui l’opposait à RICHARD CŒUR DE LION détruisit la ville et rasa la forteresse.

Ensuite, durant cent cinquante ans, la ville connût une période calme pendant laquelle elle se reconstruisit ainsi que son abbaye. Au XIIe siècle, création d’une léproserie devenue ensuite, fin du XVIe siècle, le premier collège d’AUMALE. En 1472, CHARLES LE TEMERAIRE dans le conflit qui l’opposait à LOUIS XI, détruisit à nouveau la ville et l’abbaye. Sous LOUIS XII, reconstruction de la ville et de son abbatiale qui va subsister pendant trois cents ans.

En 1549, Antoinette de Lorraine, duchesse d’AUMALE, accueillit les sœurs dominicaines qui vinrent au nombre de 12 et prirent en charge l’éducation des enfants. Cette communauté religieuse était abritée dans le couvent Saint Dominique. Vivant en semi-autarcie, on peut encore voir le moulin Saint Dominique qui était un moulin à huile, et le mur d’enceinte du couvent. Cette communauté a disparu à la révolution.

1592, bataille d’AUMALE (dans la lutte qui opposait Henri IV au cardinal de BOURBON pour la succession au trône de France) : mise à sac de la ville par les troupes du Duc de PARME, la ville ayant porté assistance à Henri IV alors que le duc d’AUMALE, Charles de LORRAINE était un des principaux chefs de la ligue. Dès le XIIe siècle, AUMALE possédait un hôpital qui fut fondé par les comtes d’AUMALE, en l’honneur de Dieu et du bienheureux Saint Nicolas, évêque de Myrrhe, et ce jusqu’en 1599. En 1629-1633, violents incendies qui détruisirent la ville, hormis l’hôtel de ville et l’église (constructions en dur), c’est pourquoi la majorité des habitations en bois date du 17e siècle. De 1633 à 1634, une partie de la population est décimée par une épidémie de peste, l’autre partie trouve refuge dans les villages environnants, la ville est pratiquement déserte. De 1642 à la Révolution, les pénitents de Saint François s’occupèrent à domicile des malades et des mourants. Ils construisirent leur couvent avec les matériaux du château en ruine donnés par le Duc Charles de SAVOIE. On les appelait religieux de pic pus ou du tiers ordre de saint François. De 1631 à 1632, reconstruction du château dont il reste les vestiges actuels, porte d’entrée, pavillon à droite et bâtiment du fond.

En 1686, le duché d’AUMALE fut saisi et vendu à mademoiselle de Montpensier qui en fit cadeau à Louis Auguste de BOURBON, comte d’EU, duc du MAINE et d’AUMALE (fils de Louis XIV et de Mme de Montespan).

Ses enfants n’ayant eu aucune postérité, la terre d’AUMALE revint en 1775 au duc de PENTHIEVRE,

comte d’EU et duc d’AUMALE qui fut un grand bienfaiteur de la ville d’AUMALE. Parmi ses enfants, une fille Louise Adélaïde de BOURBON se maria à Louis Philippe Joseph d’ORLEANS dit " Philippe Egalité ". Elle fut la mère de Louis Philippe d’ORLEANS qui devint roi des Français en 1830.

Leur cinquième fils naît en 1822, Henri Eugène Philippe Louis d’ORLEANS, reprit le titre de duc d’Aumale. Particulièrement connu lors de la conquête d’ALGERIE, il remplace BUGEAUD comme gouverneur et en 1847 prend la smala d’ ABD EL- KADER.

En 1870, il sollicite le droit de combattre pour son pays. En février 1871, il est élu membre de l’Assemblée Nationale. En juin 1871, une loi de bannissement l’oblige à s’exiler en Angleterre. Il ne revient à l’Assemblée qu’en 1872 après l’abrogation de la loi sur le bannissement. Il est réintégré dans l’armée comme général en 1872.

La loi de 1886 ayant décidé l’expulsion des prétendants et exclu les membres de leur famille de toute fonction publique, le prince fut limogé par le général BOULANGER. Il se retira à Bruxelles et revint au château de CHANTILLY en 1889 après que le décret d’expulsion fut rapporté. Il mourut en 1897 à ZUCCO près de PALERME. Il légua ses biens, le château de CHANTILLY et les richesses qu’il contenait ainsi que tout le domaine à l’Institut de France qui en a la conservation.

AUMALE fut jadis renommée pour ses serges, étoffes, tanneries, faïences, industries prospères aujourd’hui disparues. Dès le XIe siècle, AUMALE était célèbre pour ses foires. Au XIIIe siècle, fabrication des serges et des draps, industries ruinées pendant la guerre de cent ans mais on note une reprise de cette activité au XVIe siècle. Au XVIIe siècle, l’industrie textile se développe, les troupes de sa majesté étaient habillées en serge d’AUMALE. Au XVIIe siècle, un traité avec l’Angleterre ruine cette activité. Début du XIXe siècle, essor de l’industrie de la faïencerie et de l’industrie du cuir très ancienne et qui perpétua son activité jusqu’en 1850.

Georges DUQUENNE documentation et extraits tirés de l’ouvrage de M. DUQUENNE, voir bibliographie disponible à l’office du tourisme

 

 

 

 

Alfred Le PETIT

 

 

 

Né le 8 juin 1841, Alfred, Achille, Alexandre Le Petit naquit a Aumale. De fils horlogeur – bijoutier. Il apprit à lire, écrire et a dessiner a l’école d’Aumale, puis fut envoyé a St Riquier pour poursuivre ses études.

Quand il était en vacances à Aumale, son père l’initiait à l’horlogerie, et il a fabriqué de toute pièces plusieurs mouvements, dont un régulateur, pièce de précision, qu’il avait conservé dans son atelier de Levallois Perret. Mais tout en ajustant des rouages de montres et de cartels, il était absorbé par l’ « AMOUR DE LA PEINTURE ET DU DESSIN » Il passait alors tous ses loisirs à dessiner ou a peindre tout ce qui lui tombait sous les yeux, ou a couvrir des albums d’innombrables croquis.

Il se retirait dans le grenier de la maison paternelle pour y dessiner. Mais le brave horloger était furieux car il voyait en lui un futur horloger et non pas un artiste. Il arrête ses études a seize ans et entre, sans grande conviction, dans l’atelier de son père. Une vieille tante, dévote, apaisa la colère de l’horlogeur, car, usant de ses relations avec le clergé, elle fit commander un tableau de « plusieurs mètres de large, sur plusieurs mètres de haut » afin d’orner le maître autel de l’église de Beaucamps le Vieux. Alfred représente une « résurrection ». Malheureusement le tableau a été détruit en même temps que l’église de Beaucamps par un cyclone le 10 août 1895.

Il devait être superbe, car les habitants ravis, décidèrent, par acclamation, de porter le peintre et son chef d’œuvre en triomphe, jusqu’à l’église. On plaça Alfred sur ce tableau. Malheureusement, tandis que le cortège faisait retentir des cantiques, la toile céda sous le peintre religieux qui passa a travers…. . Le succès se transforma en déroute, car on lui reprocha d’avoir fait « de la mauvaise marchandise ». Alfred « radouba » son tableau et reçut alors son premier argent.

 

 L’animalier FLERS qui venait peindre les vaches dans les prés de la Bresle, s’exclama ; quand l’horlogeur parlait des prétentions de son fils a faire, lui aussi, de la peinture : « Ah ! si vous avez deux milles livres de rente à faire à votre gars, ça sera un bon métier ! »

C’était, dans l’atelier, de continuelles disputes entre le père et le fils. Il est toutefois probable que le père LE PETIT, partagé entre son sens pratique et une certaine fierté de voir son fils « faire de la belle peinture » le laissa partir a AMIENS, ou il suivit quelques temps les cours de l’école de dessin. Son petit fils possède deux études de nus qui datent de cette période, et qui sont réussies. Il rêvait toutefois d’aller à Paris, s’exercer sur une scène plus vaste. Un beau jour, sa mère le chargea d’aller chercher chez l’épicier, deux sous de sel. Il revint cinq ans après…..

En effet, bravant les colères paternelles renouvelées à la vue d’un crayon ou d’un pinceau, il s’enfuit dans la voiture d’un commis voyageur, qui partait pour Paris. Il avait emporté le produit de la vente de son tableau, qui ne résista pas longtemps. C’est alors qui se mis courageusement à copier les tableaux, au Louvre, et vendait quelques fois ces copies. Pendant qu’il se livrait à cette occupation, il fut remarqué par un vieux monsieur, orné d’un superbe nez en bec de perroquet, qui lui proposa de venir chez lui, copier des tableaux anciens. 

 Heureux d’avoir trouvé la certitude de manger tout les jours, il fit assidûment, pendant quelques temps, le travail qui lui était demandé,mais ayant appris que les tableaux qu’il exécutait, étaient vendus comme des originaux, il ne voulu pas rester plus longtemps complice d’une pareille besogne, et lâcha son mécène sans autre explication.

Ayant fait la connaissance de quelques photographes pour lesquels il peignait des tableaux faits sur leurs agrandissements photographiques, et s’étant rendu lui-même, propriétaire d’un appareil photographique, il commença, en bohème errant, à parcourir à cheval le Pays de Bray et le Pays de Caux, photographiant, peignant, ou croquant sur la route… c’est le début de la grande aventure.

Extrait tiré du livre ALFRED LE PETIT  peintre du pays de Bray- de Rouen, des gueux et artisans, sa vie tumultueuse- son oeuvre (disponible à l’OTSI d’Aumale)

 

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